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bienvenue sur mon blog présentation du blog classé dans : non classé — 27 juin, 2009 @ 8:50 le présent blog vise à réfléchir aux événements et questions d’actualité présentés par les faits et discours politiques ou économiques. il émane d’un socialiste libertaire déjà bien rassis (65 ans), ex-militant syndical (cfdt puis cgt), chroniqueur au monde libertaire, intervenant dans http:/divergences.be. il s’agit de décrypter les choses et d’en dégager la ligne générale derrière les discours plus ou moins mensongers et les pratiques réelles. l’auteur s’appuie sur sur une dizaine d’ouvrages de sciences sociales qu’il a pondus (sans succès) et sur sa bonne vieille expérience d’homme engagé. le blog reprend la vieille idée de marx: substituer à la critique par les armes, . tant pis si ses propos finiront dans la « critique rongeuse des souris ». l’auteur est un vieux disciple de proudhon. commentaires fermés -- les narcisse comme mac-tron classé dans : politique — 11 juillet, 2019 @ 10:38 marie-france hirigoyen, spécialiste du harcèlement notamment au travail, vient de nous gratifier d’un bon livre sur les narcisse qui actuellement font la pluie et le beau temps dans le monde du slc. certes, il y a plusieurs types de narcisse, notamment « le grandiose » car mégalomane illustré par la figure de trump ou du quasiment pervers car séducteur à des fins personnelles et rusées comme mac-tron. ces narcisse peuplent le monde économique et encore plus celui de la politique ou celui des médias et du spectacle. ils donnent le la de la bienséance et du succès et sont source d’imitation et de « followers » admiratifs. quoique divers, ils ont des caractéristiques communes. ils sont sans vergogne, sans honte, ils visent la réussite exceptionnelle à afficher partout, ils n’hésitent pas à écraser les autres, notamment leurs rivaux, pour se hisser au premier plan, ils s’entourent d’une cour de partisans et soutiens béats, ils sont largement des « people » dont l’image fourmille dans les médias, ils n’hésitent pas à mentir et à enjoliver leur parcours et même leur cv, ils se croient au-dessus des autres et méritants bien plus qu’eux… les plus dangereux sont évidemment ceux qui avancent masqués en se montrant affables, séduisants, serviables alors qu’ils ne sont au service que d’eux-mêmes et de leur image. ils ont besoin que leur entourage et au-delà leur renvoie la belle image qu’ils ont d’eux sinon leur amour-propre en prend un coup déstabilisant. rappelons ici l’apport de rousseau (qu’hirigoyen ne cite pas) qui distinguait entre l’amour de soi (qu’aujourd’hui on nomme plutôt estime de soi) et qui est parfaitement naturelle car liée à l’individuation de chacun, à son identité, à son désir de « persévérer dans son être » (spinoza) et l’amour propre qui était d’avoir la reconnaissance des autres comme légitimant les prétentions du narcisse. rappelons freud pour lequel le psychisme inconscient s’articulait entre le ça, siège des pulsions, le moi, ressort de la personnalité individuelle qui peut s’identifier à une figure extérieure en tant qu’idéal du moi supérieur au moi idéal spécifique du sujet, et le surmoi, système des interdits en provenance de la société et incorporés. freud soulignait que le narcissisme était en quelque sorte naturel car il provenait du fantasme de toute-puissance du bébé (quand il pleure, ses parents accourent ce qui lui donne l’impression qu’il les domine). eh bien nos narcisse modernes n’ont tout simplement pas de surmoi (tout est permis si dieu n’existe pas, disait ivan karamazov) ni pour beaucoup d’idéal du moi car leur moi propre phagocyte tout sur le soi. le narcisse a aussi tendance à faire s’estomper la relation sujet/objet, intérieur/extérieur en ramenant tout à lui seul ; sa relation « libidinale » à l’objet est purement instrumentale et utilitaire, y compris quand l’objet est une personne ce qui en fait des don juan affichant leurs trophées féminins. il n’y a plus « de soi-même comme un autre » (paul ricoeur, le soi-disant mentor de mac-tron, sûrement en tant qu’idéal du moi provisoire après qu’il a été recalé deux fois à normale sup) mais l’autre assimilé à soi-même. certes, il y a chez tout chacun un narcisse normal, celui issu de la toute petite enfance, mais ce qui prédomine aujourd’hui, c’est le narcisse en quelque sorte pathologique, démagogue, manipulateur, mégalo ou paranoïaque, souvent pervers car faisant tout pour leurrer les autres et les dominer tout en faisant semblant de les considérer. pour faire cela, être jeune, beau, cultivé, beau parleur… est naturellement un avantage et ce sont des qualités favorisées par le slc. m-f hirigoyen rappelle que les narcisse outranciers ont pu le devenir par suite de blessures narcissiques subies dès la petite enfance et après lors des situations de relation. les narcisse veulent souvent se venger, en les effaçant par le succès, desdites blessures narcissiques. celles-ci proviennent souvent de l’écart vécu entre la position d’enfant-roi dans la famille et l’arrivée dans le monde extérieur relationnel et rival. mais mme hirigoyen ne se contente pas de cette approche psychologisante et intersubjective si répandue aux usa (où la psychanalyse a été jetée aux oubliettes) où la psychologie sert à adapter les gens au monde extérieur et non à développer leur moi propre et leur maturité et leur autonomie. elle rapproche l’expansion moderne du narcissisme de la culture globale impulsée par le slc qui en constitue le terreau et l’engrais. la culture du slc prédispose au narcissisme. elle a comme traits caractéristiques : individualisme, compétition, performance et réussite, consumérisme qui plus est ostentatoire, égoïsme, matérialisme hédoniste. elle repose sur la responsabilité purement individuelle et l’atomisme social en excluant toute détermination par les structures sociales. elle favorise le court-terme, le spectacle, l’image, l’affichage du moi-je. elle a inversé la problématique de la rationalité instrumentale de weber, celle qui signifiait l’adéquation des moyens aux fins poursuivies, à la place on a la recherche de nouveaux buts pour employer rentablement les moyens existants. les moyens deviennent donc supérieurs aux finalités. elle développe une logique purement comptable, quantitative, gestionnaire éliminant toutes les dimensions qualitatives, psychologiques, sociales, environnementales de la prétendue efficacité affichée pour « moderniser ». dans ce cadre orientant les mentalités collectives, la « personnalité de base », les « patterns » de conduite attendue dans l’exercice des rôles sociaux, il n’est pas étonnant que toute le monde soit peu ou prou narcissique. cependant, certains le sont bien davantage que d’autres et remportent la mise contre eux qui font la grande majorité des populations. ils sont en fait parfaitement favorisés par les logiques d’action et les cadres sociaux du slc. celui-ci a fait disparaître tous les interdits au nom des droits subjectifs des individus et des communautés en tout genre. dès lors, tout est permis à qui sait mener sa barque et a des ambitions à la rastignac. dépourvu de tout scrupule, sans convictions, ni morale, sans surmoi, le narcissique doué et disposant de moyens plus que les autres (dont son éducation, son milieu social) fait merveille dans le monde de la performance et de l’efficacité comptables. prenons l’exemple de ce qui se passe dans les sphères économiques ou financières et politiques. pour celles-ci, ce qui compte c’est l’argent et la croissance, ce que j’ai déjà montré dans d’autres textes. par exemple, il s’agit de faire grandir la part du résultat attribué aux actionnaires (« la valeur actionnariale »), ce qui passe naturellement par l’accroissement du résultat par tous les moyens y compris la fraude (voir les affaires enron, parmalat…) ou l’endettement pour rachat des concurrents (voir jean-marie messier de vivendi, dit j6m). car l’efficacité n’est que celle affichée par la comptabilité, laquelle peut être truquée ou gonflée. pour ce faire